Une Justice Inclusive en Gambie
Presque tous les Gambiens sont victimes, d’une manière ou d’une autre, du régime autoritaire de 1994 à 2016 et de l’omniprésence de la torture et de la détention qui a eu des effets traumatisants considérables au niveau individuel et communautaire. Alors que la Gambie s’engage dans un processus de traitement de l’héritage de la dictature, le GIJTR contribue à répondre au besoin d’une approche plus régulière afin de garantir que la voix des victimes soit au premier plan du processus de justice transitionnelle.
Context
De 1994 à 2016, le régime de Yahya Jammeh en Gambie a été caractérisé par de graves violations des droits de l’homme, notamment les tortures, les disparitions forcées, les détentions sans procès et les exécutions extrajudiciaires. Pendant cette période et avec l’aide de ses forces de sécurité, Jammeh a cherché à faire taire toutes les voix dissidentes, en particulier les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les étudiants et les dirigeants religieux, les membres de l’opposition politique, les magistrats et le personnel des forces de sécurité. Beaucoup ont fini par fuir le pays par peur. Au-delà des violations des droits de l’homme, le régime de Jammeh a créé un profond fossé entre les différents groupes ethniques, alimentant la rivalité sous-jacente entre la minorité Jola et la majorité mandingue. De nombreux Gambiens pensent que Jammeh a favorisé son propre groupe ethnique, les Jola, au détriment des Mandingue et des Peuls. La victoire électorale d’Adama Barrow en 2016 a marqué une rupture avec le régime de Jammeh et a permis aux Gambiens d’identifier les moyens de faire face au passé et de promouvoir la vérité, la justice et la réconciliation. En décembre 2017, le gouvernement de Gambie a promulgué la loi sur la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC), une première étape dans l’orientation du processus de justice transitionnelle du pays.
Détails du projet
Les premières évaluations menées par les partenaires du projet en 2019 ont montré que les organisations de la société civile ont besoin d’un renforcement des capacités et d’un soutien continu pour s’assurer qu’elles sont en mesure de participer activement dans les mécanismes de justice transitionnelle, de suivre efficacement le processus de justice transitionnelle et de parvenir à être indépendantes de l’État. Pour répondre à ces besoins, la GIJTR se concentre sur la sensibilisation et le soutien aux OSC locales afin de veiller à ce qu’il y ait un ensemble bien formé et coordonné d’acteurs de la société civile, qui soient capables de s’engager à la fois au niveau de l’État et des communautés pour s’assurer que les besoins des victimes et des communautés locales sont pris en compte et que leurs voix sont écoutées dans le processus de justice transitionnelle en Gambie. En outre, en veillant à ce que les OSC disposent des outils nécessaires pour suivre le processus de justice transitionnelle, le projet favorise la transparence d’une initiative essentiellement dirigée par le gouvernement, ce qui est nécessaire pour rétablir la confiance dans une société qui a été fracturée par des décennies de régime autoritaire.
Objectifs du projet
Créer des opportunités pour les femmes et les autres groupes marginalisés de Gambiens afin de documenter et de partager leurs récits de violations des droits de l'homme au-delà de la clôture de la TRRC
Grâce à une documentation basée sur les arts et grâce à des dialogues menés par la communauté, faciliter les moyens pour les femmes et les membres marginalisés de la société gambienne de partager leurs expériences et d’exprimer leurs attentes vis-à-vis du processus de justice transitionnelle dans un cadre sûr et confidentiel.
Renforcer les capacités des organisations locales de la société civile à prendre part aux processus de justice transitionnelle et à la sensibilisation
Augmenter les capacités des OSC locales en fournissant une formation, un suivi et un soutien ciblés, ainsi qu’en soutenant un groupe d’OSC locales et de médias pour sensibiliser et fournir des informations sur le processus de justice transitionnelle à tous les Gambiens à l’intérieur du pays ainsi qu’à la communauté de la diaspora.
Renforcer le soutien psychosocial aux survivants
Renforcer la capacité des OSC locales et du personnel de la Commission de vérité à fournir un soutien psychosocial aux survivants et consolider les mécanismes d’orientation actuels pour les survivants de violations flagrantes des droits de l’homme.
Permettre aux survivants de participer plus directement aux processus de justice transitionnelle dans le pays
Fournir un soutien à tous les survivants afin qu’ils puissent accéder et s’engager dans les processus de justice transitionnelle, en soutenant la guérison, la réintégration et la réconciliation communautaire.
Renforcer la voix des femmes
Memory House
On October 23, 2021, thanks to the support of GIJTR, local Gambian partner, ANEKED, opened its long-awaited memorialization and educational center, “Memory House", which became the first permanent memorialization initiative in the country.
Memory House displays ANEKED's landmark exhibition, "The Duty to Remember," as well as "We.Are.Not.Done," an exhibition that shares stories of Gambians during the Jammeh regime. Memory House also hosts educational programs and online activities that promote constructive dialogue, debate, and discussion around human rights and justice.
TRRC Child-friendly Report
Thanks to the support of the GIJTR, local partner in The Gambia, Fantanka, developed a child-friendly version of the TRRC Report. This version is a Summary of the TRRC’s findings and recommendations, but also includes a short introduction to transitional justice, with a particular focus on the Gambian context. With this Report, Fantanka aims to complement the work of the TRRC and the Gambian government in extending the reach of the TRRC’s Report. Fantanka recognizes the need to involve children and young people as active stakeholders in the country's transitional process and this report is geared towards that objective.